Il faut que je vous raconte...
Nous étions convenus avec mon ami M (je l'appellerai M par discrétion...car je ne veux pas qu'on me reconnaisse) d'aller dîner en terrasse, hier soir à Vienne.
Alors à 19 h 37, je le prend (en voiture) puisque je passe devant chez lui...Peu avant 20 h 00 la voiture s'immobilise au centre-ville et nous marchons sur le trottoir, main dans la main, côte à côte.
Et soudain...soudain deux valises isolées au bord du trottoir s'offrent à notre regard. Mais plus loin, à quelques mètres, il y avait une fille ravissante qui était reliée à son téléphone sans fil. Alors avec un air malicieux et pressentant que la fille était la propriétaire des valises, je lance à la cantonade.
-Tiens ! super des valises ! on va les prendre.
La charmante fille nous regarde et sourit en lâchant :
-Ce sont les miennes.
Et ce pote de M ne trouve-t-il pas le moyen de lui lancer :
-Si vous voulez, on peut vous aider pour les valises.
-Ah oui ! avec plaisir répond-elle. (tu comprends mieux sa joie quand tu as senti le poids des valises).
Deux valises. Alors M se jette sur la première....et me laisse volontairement l'autre valise à roulette....Une valise rose !!! Et nous voilà tous les deux transportant des valises jusqu'à un véhicule blablacar....et moi faisant rouler la grosse valise rose...
La jeune fille originaire de Narbonne venait passer deux mois dans l'agglomération Viennoise comme animatrice dans un centre.
Alors pour m'avoir laissé la valise rose, j'ai eu ma ptite vengeance auprès de M.
En arrivant à la terrasse du restaurant Le coin du boeuf, j'indique au garçon :
-Mon compagnon et moi, nous voudrions une table pour deux.
J'ai vu quelques serveuses esquisser un sourire en coin. Sur le cours Marc-Antoine Brillier, M commençait à moins briller.
Quand on nous a proposé des frites, j'ai dit à M, "on pourrait prendre un plat de frites pour deux !". Mais mon interlocuteur faisait la moue.
J'ai compris qu'il commençait à se sentir mal à l'aise et moi j'étais content. La serveuse nous livra les frites dans deux contenants séparés et ne manqua pas de dire : "oui, les frites séparées, je ne voulais pas que ça crée des problèmes entre vous".
Au cours de la soirée, le téléphone de M émit une petite musique signalant un appel entrant. Il aurait pu être plus discret et actionner un mode d'alerte moins sonore. Son pantalon aurait alors juste vibrer. L'appel ? C'était maman. Sa maman.
Alors dans ce tête-à-tête improbable, je lance à mon interlocuteur :
-Dis-lui à ta maman que tu es avec ton compagnon.
M. a commencé à flipper. ..mais je lui ai dit que c'était...pour le blog...pour le rassurer... mais il n'est jamais rassuré quand il sait que je vais écrire sur mon blog. Et moi ça me rassure.
Au fait vous l'avez reconnu ?