L'Orchestre National de France (ONF) à ne pas confondre avec l'Office National des Forêts ("ONF"...aussi) s'est produit en clôture du festival Berlioz, ce mercredi 31 août.
Vous me direz, on pourrait allègrement confondre ces deux ONF car si l'un s'occupe de forêts, l'autre contient des bois (clarinettes, bassons...) parmi ses musiciens.
Au programme notamment, concerto pour piano n° 1 de Félix Mendelssohn (soliste Philippe Cassard) et Symphonie fantastique de Berlioz.
Dans la cour du château - avant que le concert ne commence - je rencontre Marcel D. de Jarcieu.
Du haut de ses 85 ans (enfin pas très haut quand même), le cheveu blanc, Marcel qui a l'esprit alerte et l’œil vif me lance (me rappelle) :
-Je suis de Jarcieu, le pays où les filles ont de beaux yeux.
Voilà un homme qui sait parler...aux hommes.
Musicien amateur, il me dit que pour rien au monde il ne manquerait la Symphonie fantastique.
Soudain, je sens une vibration dans mon pantalon ; alors je sors mon téléphone portable. Marcel comprend que je suis en dérangement et me quitte.
Au bout du fil ...(pas de fil finalement ; car c'était avant...ça), Sébastien Larrère tromboniste à l'ONF me propose de nous retrouver après le concert. L'acquéreur de mon précédent trombone (King 4B argent massif pour les connaisseurs) me donnera des nouvelles heureuses de mon ancien bijou. Et me confiera des anecdotes croustillantes sur le milieu musical.
A l'entrée du concert, il y a devant les toilettes, une "fille" d'attente conséquente. A tel point, que les femmes viennent en territoire masculin que nous essayons de marquer au mieux pour le préserver.
Je feins de confondre cette file d'attente avec celle du concert et lance aux dames.
-J'ai mon billet ! ça va être long ?
Nous prenons place sur les gradins.
Marcel ! où-êtes vous passé ?
Marcel, volatilisé mais voici Pierre-René qui occupe le siège à ma gauche.
Je découvre que Pierre-René Serna est journaliste musical, musicographe, producteur d'émissions...
Il ne me connaît pas étonnamment ; moi non plus.
L'homme est plus âgé que moi mais il ne fait pas son âge... même si je ne sais pas quel âge il a.
Elégant, il porte un costume beige, gilet et cravate.
Nous engageons la conversation ; il me demande si je fais de la musique..
Je m'enquiers :
-Et vous ?
-Oh ! me dit-il, j'écris quelques bouts de papiers...accessoirement j'écris des livres..sur Berlioz notamment (dont Berlioz de B à Z).
Quand je lui demande son nom, il me répond :
-Moi
Il enchaîne :
- Et vous ?
-Moi ? et bien c'est moi !
Tiens ! un dialogue de sourds qui s'annonce pour écouter de la musique...
Je devine que le personnage est taquin.
-Pierrot si tu veux jouer, pas de souci, me dis-je, dans mon for intérieur.
Au cours de la conversation, Pierre-René Serna m'indique qu'il est Espagnol et Parisien.
Parisien, j'avais deviné !
Espagnol ? quand il m'a montré les images de toreros sur sa cravate, je n'ai eu aucun doute.
Etonnamment, il me dit ne connaître que très peu de musiciens.
Il me glisse à l'oreille qu'il connaît surtout des chefs d'orchestre ; il me confie connaître personnellement "de très grands chefs d'orchestre".
Le monsieur avec ses jumelles de théâtre scrute la scène, il me donne l'impression de chasser le "canard".
Il manifestera discrètement son mécontentement sur l'interprétation d'un passage par un musicien.
J'aurais aimé croiser le fer plus longtemps avec ce monsieur atypique et au demeurant sympathique.
-C'est comment votre nom déjà ? me lance-t-il, avant que je ne le perde dans la foule.
On se reverra Pierre-René.
A l'issue du concert, en conversation avec Sébastien Larrère et les autres trombonistes, le pianiste Philippe Cassard lance sur un ton bienveillant :
-Ah ! les trombones de l'Orchestre National !
Je lui lance :
-Ah non ! moi c'est l'orchestre local.
Plus tard, à La Taverne de... "Maître Berlioz", je retrouve le merveilleux groupe Rusan Filiztek Quintet...et me remémore les beaux moments précédents passés avec les musiciens d'Haïdouti Orkestar...sans oublier Peggy et Mélissa.
Le festival Berlioz, un rendez musical annuel qui a la "Cote"...Saint-André.
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