Bébert et Lulu se baladent dans les rues de Vienne et vont de terrasses en terrasses de café.
Dans leur cheminement, ils arrivent devant la gare SNCF dont l'extérieur est totalement en travaux.
Les engins mécaniques sont en action ; les hommes sont en sueur ; les cailloux et la terre ont remplacé provisoirement les trottoirs.
-C'est le vrai chantier ! dit Bébert à Lulu.
-Ah ! pour sûr ! répond Lulu.
Soudain les yeux de Bébert se plissent en prenant un air malicieux.
-T'as vu ça ? dit Bébert à l'adresse de Lulu en désignant un panneau de chantier.
On pouvait lire sur celui-ci "Buffet" et sous ce mot il y avait une flèche directionnelle qui pointait vers le bâtiment le plus proche.
-Mon Bébert ! dit Lulu, en se passant la main sur le ventre, je crois qu'on va aller se ré-gal-er !
Ce panneau pour le moins insolite avait sans doute servi précédemment pour un autre chantier mais pour celui-ci la permanence de cette inscription était sans objet.
Alors Bébert et Lulu tout guillerets se dirigent vers le bâtiment, celui qui fait bien face à la flèche.
Les deux compères sont un peu distraits et insouciants, comme souvent.
Au moment où ils franchissent la porte vitrée, ils n'ont pas remarqué l'enseigne de l'établissement : "Hôtel"...."de Police".
Ils s'approchent du comptoir;
-Mon brave, lance Bébert à l'homme qui se trouve devant lui, vous avez une curieuse tenue pour un garçon !
-Ahhh! oui ! renchérit Lulu, je dirais même que c'est une tenue stricte !
L'agent de police tout de bleu marine vêtu répond :
-Dites donc ! vous savez où vous êtes là ?
-Parfaitement monsieur ! répond Bébert, on est là pour le buffet
-Ici, messieurs, rétorque le policier sur un ton agacé, vous êtes à l'hôtel de police.
-Mais faut pas vous fâcher, garçon, dit Bébert ! Que ce soit l'hôtel de police ou l'hôtel du nord, ça nous importe peu.
Pourvu qu'on se remplisse le buffet ! Si c'est un hôtel, c'est l'essentiel.
-Le buffet, je pourrais vous le remplir mais peut-être pas de la façon dont vous pensez, dit le policier en montrant l'étui de son arme. Le policier enchaîne :
-Dites moi ! mes gaillards, la caméra, elle est où ?
-Alors Bébert et Lulu commencent à scruter les plafonds....
-Vous n'avez pas compris ! je veux dire vous faites "caméra cachée"?
Le flic finit par s'énerver et demander si... son "postérieur" était "du poulet"....