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metro-1[1]Un matin de la semaine dernière, j'attendais le métro comme tous les jours, à la station Jean Macé à Lyon.

 

Le trafic était légèrement perturbé et comme souvent en pareille circonstance, la rame suivante était bondée au grand dam des usagers.

 

Sur le quai, se tenait à mes côtés une femme blonde - la cinquantaine bien passée - dont un manteau de fourrure enveloppait la forte corpulence.

En la dévisageant, je supposai qu'elle avait vidé le pot de Ripolin au petit matin.

 

Elle fit montre de son courroux devant la rame qui n'en finissait pas de ne pas arriver. Marre de ramer pour se déplacer.

-Ca commence à me casser les couilles ! ça fait trois jours que ça dure, dit-elle à la cantonade !

Au milieu des regards interloqués, je croisai alors le visage d'un retraité d'environ 70 ans qui patientait avec son épouse.

Mes yeux se posèrent sur une longue silhouette ; je remarquai ses cheveux très argentés sans doute à l'image de sa situation personnelle. 

Il s'adressa à moi et me tint précisément ce langage.

-Ca fait longtemps que je ne suis pas venu ici ; il y a vraiment du monde !

Je vérifiai qu'il ne portait pas de sonotone pour être sûr d'être bien compris. 

-Vous savez, lui répondis-je, nous sommes aux heures de pointe ; les gens vont au travail.

Alors, mon interlocuteur regarda sa montre et fit la moue.

-Et ben ! dit-il, aller au travail à presque 9 h 00 !

 

Et oui ! les temps changent. Les "pauvres" travailleurs d'hier sont les heureux retraités d'aujourd'hui.

 

Le métro arriva et je vis le septuagénaire faire de longues enjambées parallèlement à la rame pour entrer dans celle qui était la moins pleine.

Sa femme le suivait péniblement.

-Mais doucement ! dit-elle, à l'adresse de son mari.

Le papy s'engouffra en vitesse dans le métro in extremis.

Il arriva ce que je pressentis malicieusement.

Les portes se refermèrent. La rame s'ébranla ; la dame un peu ébranlée resta à quai.

Je m'approchai d'elle.

-Alors comme ça votre mari vous a planté sur le quai !

Elle me sourit.

 

Deux stations plus loin, place Guichard, lorsque je descendis, c'est l'homme qui attendait sagement, seul, la compagne de ses vieux jours.

 

Le retraité  ignorait peut-être qu'à proximité de la place Guichard, il y avait... la Bourse du travail.

 

Tag(s) : #Billets : train - tram et métro

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